De quelque part
Ils titubaient dans le vent
Encore un souffle de fond d'été
Déjà un râle guttural d'hiver
Ces arbres
Ivres à ne pas voir
Ces drames cogner leurs troncs
Ces couteaux tailler leurs branches
Ces larmes, ces cris
Ces yeux portés au ciel
Sans accroche
Sans accroche
Puisqu'il n'y a personne pour tendre la main
Ces frénésies indomptées
Puisque le domptage
Est une profession en disgrâce
Ces arbres se perdaient
Entre deux saisons
Parmi les foules de solitudes
Ces arbres accueillaient encore
Quelques tristesses
Les dernières
Avant les abominations en faramines
A peine un jeu d'ombres
Pour l'heure
A peine un frémissement
De lumière sentinelle
Ces arbres rentraient
De quelques part
Des rires sous les semelles
Ecrasés par inadvertance
Sur des chemins
Promis aux ravages