Dans la cave numéro 45 d'un immeuble entouré de terrains de sport, une paire de rats à poche mexicains agaçaient deux vieilles rotativistes, affairées à réargenter leurs fourchettes à tourte.
L'affaire était pénible. Les humaines frottaient, les mammifères rongeurs s'enhardissaient en de petites accélérations nerveuses. L'atmosphère chauffait.
Les deux frotteuses, expérimentées dans l'art de la chimie des mécaniques lourdes sujettes au grippage, n'y tinrent plus et allèrent fouiller dans leur armoire à réalgar.
Et puis la frénésie, qui atteint généralement les âmes travailleuses lorsqu'elles se laissent distraire, s'empara des êtres vivants de la cave numéro 45. Les poudres rougeâtres des réalgars les plus raffinés embaumaient l'air dans des nuages dodus.
Seuls quelques éclats de fourchettes à tourte ressuscitées percèrent cette nébulosité et survécurent à cette agitation.
Pendant ce temps, auprès des terrains de sport, des cannettes de boissons énergisantes pétillaient et se vidaient dans des gorges déployées et avides d'oxygène.