Nous irons poser nos pieds
Sur le bitume encore chaud
D'avant le soir, d'avant l'apéritif
Nous irons ouvrir la bouche
devant les voitures rapides
Nous ouvrirons nos bras
Nous nous retiendrons
Plusieurs fois, à la limite
Nous rentrerons court vêtus
Dans des établissements publics
Nous réclamerons des alcools forts
Nous reprocherons la proximité de l'automne
Au premier poivrot
Nous caressons nos cheveux caniculaires
Devant les fontaines de la ville
Et nous n'aurons de cesse
De reprendre la route
De la campagne
Pour écouter le son pudique du mélèze
Pour comprendre à nouveau
Pourquoi nous ne nous calmons pas
Nous irons faire tout ça
Avant de passer à la banque