La tristesse est un amas
De vieux arbres
Et de branches spaghettis
Abattus par une tempête
Venue d'îles inhospitalières
Battues par des vents rôtis et saignants
La lune leur tombe dessus en parmesan
Autrefois l'appétit venait à cheval
On pouvait s'embusquer
Surgir des buissons
L'ouvrir par le milieu
Le couper net
Aujourd'hui il roule en véhicule de débardage
Pointu, coriace et hermétique
Il lui faut bien davantage
Que de vieux arbres abattus
Et saupoudrés de parmesan de lune
Pour le faire saliver
Cette tristesse restera ainsi au milieu du passage
On la verra se faire élaguer
Sous le poids du métal
Modelé par de nouvelles fureurs
Avec d'anciennes intentions
Jusqu'à ce qu'on ne distingue
Plus qu'une sorte de bouillie
Puisque c'est ainsi
Que les tristesses finissent
Lorsqu'elles trébuchent
Sur un morceau de vent rôti et saignant